Episode 83 – Observer les femmes “imparfaites” dans l’art avec Ludivine Gaillard et Elisa Enjalbert

Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Imparfaites : Représenter la femme dans l’art occidental. C’est un essai parsemé d’œuvres picturales plus ou moins célèbres, qui sont analysées par la médiatrice culturelle Ludivine Gaillard. Merci énormément Eponine de m’avoir glissé ce livre juste avant de le rendre à la médiathèque, je me suis régalée !

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Je vous lis quelques lignes de la quatrième de couverture pour vous donner une idée de ce que contient ce livre.


« Les femmes sont omniprésentes dans l’histoire de l’art occidental. Généralement dans des attitudes stéréotypées, elles endossent une multitude de rôles en étant souvent… dénudées. Un sein (voire deux) qui se fait la malle hors d’un corsage, une paire de fesses bien rondes, une cambrure improbable… On peut dire que les hommes se sont fait plaisir !


Hommes, oui, car jusqu’à la première moitié du XXe siècle, ce sont eux qui dominent le monde de l’art, imposant leurs canons esthétiques. Et si leurs œuvres s’inscrivent dans un certain contexte socioculturel, leur art a néanmoins contribué à bâtir une image de « la femme » conforme à la société patriarcale et à véhiculer des préjugés qui, encore aujourd’hui, ont la peau dure. »

Et c’est brillant, drôle, documenté avec un ton décalé, incisif et ironique. J’ai adoré ! Les œuvres présentées sont analysées et on remarque avec plaisir des détails, des symboles, des interprétations (et on remarque que les femmes sont quand même vraiment souvent nues pour rien !). Dans chaque partie du livre, il y a la découverte d’une peintre ou artiste méconnue de la période, qui a utilisé le mythe ou l’histoire à la mode à l’époque. Et on voit que c’est très différent des œuvres masculines ! Les illustrations d’Elise Enjalbert sont superbes et la couverture donne très envie (malgré ce titre assez classique, qui ne m’aurait pas attiré au premier coup d’œil !).
Je ne suis pas du tout une passionnée de musée, je m’y ennuie vite, mais cette visite littéraire dans des œuvres m’a enthousiasmée et beaucoup intéressée, ça ouvre des horizons ! Ça donne envie de faire un tour des musées, de s’interroger sur les représentations et les encarts de présentation dans ces espaces, bref, j’ai vraiment adoré ce livre (et je l’ai dit 3 fois donc l’enthousiasme est vraiment là).

Si vous êtes un ou une passionnée d’histoire de l’art ou pour une néophyte intéressée par les thèmes féministes ou encore quelqu’un qui n’aime pas les musées et qui veut essayer, n’hésitez pas et foncez lire ou faire lire Imparfaites : Représenter la femme dans l’art occidental !


Livres chroniqué : Imparfaites. Représenter “la femme” dans l’art occidental : entre fantasmes et domination masculine, de Ludivine Gaillard et Elise Enjalbert, éditions FIRST, 2022

Pour aller plus loin : https://mieuxvautartquejamais.com/

Musique du générique :
Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture :

Titre: Tender Remains
Auteur: Myuu
Source: https://myuu.bandcamp.com
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr
Téléchargement: https://www.auboutdufil.com

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Episode 82 – Etre “Vieille fille” c’est grave ?

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Beaucoup d’indulgence pour cette reprise : mon logiciel fétiche de montage audio m’a planté, et j’ai dû donc apprendre rapidos à utiliser Audacity ! J’espère que ça ne vous gênera pas trop !

Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Vieille fille : une proposition, de Marie Kock.

C’est un court essai, qui parle de la figure de la vieille fille et essaie de réfléchir à ce qui dérange dans cette figure souvent dépeinte comme aigrie, avare, désagréable, frustrée. Est-ce que c’est si terrible d’être vieille fille ? Pourquoi est-ce c’est un épouvantail qui fait si peur que beaucoup de femmes préfèrent être en couple plutôt que seules ? Pourquoi est-ce que lorsqu’on est célibataire, des ami.es parlent de « s’amuser », se faire plaisir, comme si ce n’était pas le cas dans leur cas et dans leur quotidien ? Dans quelle mesure être vieille fille et ne pas le cacher, c’est une provocation à un moment où plein d’alternatives au couple « traditionnel » existe ? Et Mary Poppins dans tout ça ? (;)) C’est à toutes ces questions et bien plus que la journaliste et autrice Marie Kock va répondre dans cet essai qui mêle réflexions et histoires personnelles et recherches.

Cet essai m’a beaucoup touché. Je connaissais Marie Kock pour son livre Yoga, une histoire monde, que j’avais lu comme un roman ! Ca avait tellement été un coup de coeur que je comptais en parler un jour dans un épisode ! En tout cas, je trouve que c’est Vieille fille : une proposition est un essai passionnant, qui se lit très bien, et qui, comme son prédécesseur, a un style fluide qui m’a bien plu une fois de plus.

Si vous êtes curieuse ou curieux, que vous ayez lu ou pas ce livre, je vous propose de venir à la rencontre avec Marie Kock organisée à Grenoble dans moins d’une semaine. C’est à la bibliothèque Mimi Mingat-Lerme, ancienne bibliothèque Abbaye, à Grenoble, ce mercredi 29 janvier 2025 à 18h30, autour de l’essai Vieille fille : une proposition. Ca va être passionnant et en même temps, il y a une exposition qui mêle recherche dans les archives, investigation intime et courriers d’Alice Raconte à découvrir. Bref, on se retrouve là bas !


Livres chroniqués : Vieille fille, une proposition de Marie Kock, éditions la Découverte 2022, sortie en poche en 2024

Et

Yoga une histoire monde, Marie Kock, éditions Pocket

Musique du générique :
Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture : https://lasonotheque.org/falaise-1-s2570.html (La Sonothèque)

Évènement : Rencontre avec Marie Kock, mercredi 29 janvier 2025 à la bibliothèque Mimi Mingat-Lerme à Grenoble, 18h30

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Episode 52 – S’intéresser au toucher avec Des mains heureuses : une archéologie du toucher de Claire Richard

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Des mains heureuses : une archéologie du toucher, de Claire Richard. C’est un mélange d’essai, de réflexions philosophiques, de patchwork de discussion sur les forums divers, d’extraits de journal intime de l’actrice, de témoignages. Un livre hybride, qui m’a, et c’est le mot adapté, touché.

Dans un contexte de Covid, en plein confinement, Claire Richard est enceinte. Et c’est pendant cette grossesse et les premières années de son bébé, avec qui elle communique surtout par le toucher dans un premier temps, qu’on la suit dans ses réflexions sur la place de ce sens dans notre vie. Vu comme dangereux pour notre santé au moment où le livre est amorcé, elle se pose la question des gens construits, fabriqués, utiles : les gestes maternels bien sûr, mais aussi ceux qui montrent l’amour, l’amitié, le soutien, ceux qui soignent, ceux qui sont souffrance ou blessent…

J’ai aimé les chapitres courts et le fil directeur de ce livre qui parle d’un sens oublié dans une société qui donne la priorité à l’image, au son. En conclusion, je l’ai trouvé émouvant et attendrissant ce livre et je vous le recommande chaudement.

Vous avez lu ce livre ? Vous lisez souvent des essais ? C’est la première fois que je consacre un épisode entier à un livre qui n’est pas un roman, j’espère que la chronique vous a plu !

Livre chroniqué : Des mains heureuses : une archéologie du toucher , Claire Richard, Seuil, 2023

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture :

Laureli Amadeus, Shadows

https://laureliamadeus.bandcamp.com/track/shadows, trouvé sur ZikLibEnBib

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