Episode 76 – Prendre soin de sa grand-mère à Montmartre, avec Coeur d’amande, de Yasmina Khadra

Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Cœur d’amande, de Yasmina Khadra. Merci à Laurence et Jahida pour la recommandation <3 !

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Cœur d’amande, c’est le surnom du personnage principal, Nestor, un héros attachant, doux, et optimiste, sans être naïf. Élevé par sa grand-mère, il vit une existence heureuse dans le quartier de Barbès à Paris, qui a des airs de petit village cosmopolite ; tout le monde se connaît et prend soin les uns des autres. C’est l’histoire de l’amour de Nestor pour sa grand-mère, sa révolte face à la maladie. C’est aussi sa rage face à une mère qui n’a pas voulu le connaître car il est est atteint de nanisme. Celle qui a toujours pris soin de lui lorsqu’il a été abandonné, sa seule famille, c’est sa grand-mère, qui lui a donné le goût des mots et le goût de croquer la vie à pleine dent.

J’ai été touchée, j’ai ri, j’ai souri, j’ai grincé des dents en suivant Ness dans sa quête de bonheur. Le nanisme est certes un thème présent dans le roman, mais pas de manière si prégnante pour moi : l’amitié, la famille, l’identité et le rire sont par contre des thèmes très centraux ! J’ai trouvé que c’était un livre qui faisait du bien, qui mettait de bonne humeur, qui donnait envie de faire des trucs en s’en fichant de ce que pensent les autres, d’essayer, de se lancer, et de reprendre toutes les personnes qui peuvent nous gâcher l’existence ! Nestor fait très bien ça et c’est un personnage complexe qui est dessiné par Yasmina Khadra. J’ai trouvé ce super bien écrit et fluide, la langue m’a beaucoup plu. J’ai aussi aimé la description du quartier Barbès, faite tout au long du roman : le quartier populaire ressemble à un village où tout le monde se connaît et se soutient, où les gens font attention les uns aux autres. Sans nier ou diminuer la pauvreté ou la précarité de ses habitants, le roman choisit plutôt de se concentrer sur le réseau de connaissances et de soutien. Je n’avais jamais lu de romans de Yasmina Khadra, et j’ai vraiment beaucoup beaucoup aimé ma lecture : si vous avez lu des livres du même auteur, je veux bien avoir vos conseils et vos ressentis !

Je  recommande chaleureusement cette très belle lecture si vous voulez découvrir une galerie de personnages touchants, complexes, drôles souvent, tragiques parfois.


Livre chroniqué : Coeur d’amande, de Yasmina Khadra, éditions Mialet Barrault, 2024

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture :

Credits : ROYALTY FREE French Background Music / Paris Music / Accordeon Royalty Free Music by MUSIC4VIDEO, https://www.youtube.com/watch?v=oNnWP1WoTRQ

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Episode 58 – Etre un personnage énigmatique aux multiples facettes avec Astra de Cedar Bowers

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Astra, un roman de Cedar Bowers.

Ce livre, c’est le portrait d’Astra réalisé en creux tout au long du roman. Chaque personnage qui l’a rencontré la décrit, dans une situation, raconte ses sentiments à son égard, sa façon d’être. On voit Astra, une enfant qui n’était pas désirée par son père, se retrouver seule avec lui dans une communauté perdue dans les montagnes canadiennes, loin de tout. Elle est libre, sauvage, elle semble magique, elle fait presque peur, elle est magnétique, fragile, aimante, séductrice, manipulatrice, vulnérable, frustrante … insaisissable. On est attiré-e, on veut la protéger, la contrôler, la changer ou lui échapper. Toutes les personnes qui parlent d’elle l’ont croisé et semblent la connaître tout en dévoilant toujours une nouvelle facette de cette femme qui grandit et évolue au fil du roman, de sa naissance à sa vieillesse.

C’est un roman choral original, où le personnage principal est finalement celui qui n’a pas la parole. J’ai beaucoup aimé la manière de construire ce roman : il se déploie progressivement une étoile au centre de laquelle se trouve Astra, impossible à cerner, complexe. C’est un roman qui pose la question de la parentalité, de l’identité, de l’altérité – peut-on vraiment connaître quelqu’un ?- . Mais ça parle aussi d’enfance, d’attachement, de grandir, d’ambiguïtés et solitude, car Astra grandit complètement libre , sans contrainte et sans attention, et sans adulte pour prendre soin d’elle. Comment grandit-on dans ce contexte ? Comment se construit-on ? Passer par le regard des autres donne une sensibilité toute particulière à ce personnage mystérieux.

Je vous recommande Astra de Cedar Bowers si vous aimez la nature sauvage, le Canada, les romans avec plusieurs points de vue, et les héroïnes difficiles à cerner.

Livre chroniqué : Astra, Cedar Bowers, éditions Gallmeister, 2023

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture :

Titre: Raspberry Vine de Plum Green

https://ziklibrenbib.fr/chronique/2021/12/somnambulistic/

Dispo ici : https://www.youtube.com/watch?v=NxiBd3g43xw&list=PLs0z1KfF9fYQ5f6tq7UV5jbm5WbWQv9v0&index=11

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Episode 55 – Chroniques des lectures du mois passé #12 – octobre 2023 – Automates et fiançailles, Inheritance Games, Le désert des couleurs et le Coeur en braille

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Bonjour, bonsoir et bienvenue dans cette 12e chronique des lectures du mois passé. Aujourd’hui, comme prévu une fois par mois, je vais vous parler rapidement de quelques lectures qui m’ont marquées pendant le mois d’octobre 2023.

4 lectures sont au programme de l’épisode du jour, dont un coup de coeur !

Tout d’abord, je veux vous parler de Automates et Fiançailles, un super roman de l’autrice Astrid Sterin .

J’avais beaucoup aimé sa duologie Les pérégrinations de Lady Vinchka dont je vous avais parlé dans une chronique précédente. Et j’ai eu la chance de lire en avant première en service presse. Je l’ai donc reçu gratuitement et avant sa publication officielle 🙂 Le podcast ne parle que de livres que j’ai aimé, et je suis donc ravie de pouvoir consacrer un épisode à ce roman qui mêlant fantastique, aventure, robots et romance !

L’histoire, c’est celle de Gisèle, étudiante en dernière année dans une école de Mécamagie (qui mélange donc magie, potions et automates et biomécanismes), qui est fiancée à Albert. Albert, elle ne l’a jamais rencontré, c’est un mariage arrangé, mais elle le trouve fort beau, et elle voit déjà à quel point il est fait pour elle. C’est donc la douche froide lorsque ses parents lui annoncent que finalement, c’est sa soeur, la brillante Charlotte, qui va finalement se marier avec son fiancé. Dévastée, Gisèle va finalement se lancer dans un projet fou pour récupérer son fiancé… et elle n’est pas la seule à vouloir perturber ce mariage !
Franchement, Gisèle n’est pas facile au début : elle est très naïve et fleur bleue, très cartésienne et elle voit son avenir tout tracé, au bras de son mari jeune et beau, diplômée de son école de Mécamagie et avec un travail stable à la maréchaussée. Gisèle est la cadette et elle est constamment comparée à sa grande soeur, Charlotte, qui est toujours mieux qu’elle selon les autres : brillante dans les études, libre et imprévisible, cette dernière a marqué les esprits de tout le monde, et c’est lourd à porter pour Gisèle. Le fait que son fiancé ne lui soit plus promis est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et sortir la sage Gisèle de ses gonds. J’ai trouvé son évolution super intéressante et bien fichue, on s’attache de plus en plus à elle dans toutes les péripéties qu’elle affronte. J’ai aimé le décalage entre Gisèle et Albert, l’univers steampunk, la division entre les adorateurs des anges et des démons (qui est bien mise en toile de fond du roman) et les automates que j’ai trouvé très attachants Le personnage de Charlotte m’a intrigué et j’ai TROP HATE de lire le tome 2 du point de vue de la deuxième soeur de la famille Firarre ! Et cette fin… aaah ! Le concept de mariage-arrangé-que-la-fiancée-veut-sauver-même-si-c’est-un-mariage-arrangé m’a beaucoup plu et surprise, c’est un angle inhabituel, mais ça convient bien à Gisèle et ses envies de prince charmant ! Vraiment, ce roman a été un coup de coeur ! J’ai adoré l’ambiance, et je l’ai dévoré en 2 jours. J’ai fini ce roman en sachant que c’était une duologie, et en voyant le nombre de pages diminuer je savais que j’aurais très envie de me procurer vite la suite. Bref ! Un très chouette roman, que je vous recommande chaudement pour accompagner votre automne de quelques robots et décoctions magiques.
Je vous mets toutes les informations pour trouver ce roman dans la description ! MERCI Astrid pour ta confiance 🙂

Pour se procurer le roman, c’est ici : https://www.amazon.fr/Automates-Fian%C3%A7ailles-M%C3%A9cagiciennes-Astrid-St%C3%A9rin-ebook/dp/B0CKJ6Y7WB

Ensuite, j’ai dévoré le blockbuster littéraire (oui, j’appelle ça comme ça)(et oui, on dit bestseller, mais il y a un côté visuel !) Inheritance games de Jennifer Lynn Barnes. Au programme : une histoire d’enquête autour d’Avery, qui est une adolescente orpheline recueillie par sa soeur et qui vit dans une très grande précarité. Jusqu’au jour où elle apprend que l’homme le plus riche du monde lui a légué toute sa fortune (plusieurs milliards de dollars), au détriment de sa famille à lui ! Tout ceci est à elle si et seulement si elle vit pendant un an dans la même maison que toute la famille lésée. Pourquoi a-t-elle été choisie par cet homme qu’elle ne connaissait pas ? Quels secrets cachent la famille et notamment les petits-fils,qui vivent dans la même maison qu’elle ? Et surtout… quel jeu vient de lancer le défunt multi milliardaire ? Une enquête haletante autour de l’héritage, avec un triangle amoureux qui ne m’a pas convaincu une seconde. Mais ayant englouti les 3 premiers tomes de cette saga en 4 tomes à la vitesse de la lumière, je voulais quand même vous en parler !

On change d’univers avec la BD Le coeur en braille de Joris Chamblain, illustré par Anne-Lise Nalin, dont j’avais beaucoup entendu parler. C’est une histoire mignonne avec pour protagoniste Marie-José, une jeune fille très douée en violoncelle, et Victor un jeune garçon qui n’a pas confiance en lui et qui vit difficilement l’adolescence. Lorsqu’une amitié (et même un peu +) se développe entre eux, Marie-José finit par lui avouer qu’elle cache à tout le monde le fait que la maladie dont elle est atteinte avance plus rapidement que prévue. Bientôt elle sera aveugle. Elle demande alors à Victor d’être ses yeux pour que sa cécité ne soit pas remarquée. Une BD mignonne, que j’ai dégusté un matin au petit-déjeuner avant de commencer ma journée, et que j’ai trouvé douce et sympathique.

Remarque que j’ai pas dit dans l’épisode : A priori, c’est un roman de Pascal Ruter à l’origine ! Les illustrations apportent une vraie douceur à cette petite histoire.

J’ai également lu Le désert des couleurs un roman de science-fiction de Aurélie Wellenstein grâce à la SNCF : le retard conséquent d’un train m’a permis de lire d’une traite ce livre étrange. On se situe dans un désert de couleurs, où chaque grain de sable est un souvenir et où les humains perdent la mémoire. Deux personnes vont être désignées pour faire partie d’une exploration, et essayer de trouver une fin au désert, afin que l’humanité puisse survivre et ne finisse pas ensevelie sous le sable du désert. C’est un conte philosophique pour adolescent-es qui se lit bien et qui évoque les extinctions de masse de la biodiversité et la complexité des relations familiales. Attention, il aborde un sujet sensible qui peut spoiler le roman : je vous l’indique en description pour celles et ceux qui veulent savoir avant de se lancer. C’était une lecture rapide et sympathique, j’ai trouvé ça très chouette.

ATTENTION, SUJET SENSIBLE QUI PEUT HEURTER DES LECTEURICES : Ce livre parle d’inceste

C’est tout pour ce mois-ci Vous avez lu un de ces livres ? Vous voulez en lire certains ? Dis moi sur Instagram ou par mail ! J’ai hâte d’avoir ton avis 🙂

***

Livres chroniqués :

– Je veux de la romance, des robots et de la magie, dans une intrigue prenante ? Automates et Fiançailles, d’Astrid Sterin, disponible ici : https://www.amazon.fr/Automates-Fian%C3%A7ailles-M%C3%A9cagiciennes-Astrid-St%C3%A9rin-ebook/dp/B0CKJ6Y7WB

– Je veux un livre addictif (mais avec un trio amoureux peu convaincant) ? Inheritance Games de Jennifer Lynn Barnes éditions Pocket Jeunesse

– Je cherche une BD mignonne ? Le coeur en braille de Joris Chamblain, illustré par Anne-Lise Nalin éditions Dargaud

– Je cherche un conte philosophique à l’univers original ? Le désert des couleurs d’Aurélie Wellenstein, éditions Scrineo.

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Episode 53 – Chercher un sens à sa vie dans “La bibliothèque des rêves secrets” de Michoko Aoyama

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est La bibliothèque des rêves secrets un roman de Michoko Aoyama. Merci Noémie, du compte @dame_oiselle.de.papier de m’avoir recommandé chaleureusement ce livre !

C’est l’histoire de 5 personnages qui vont un à un se retrouver dans la bibliothèque d’un centre social. Toutes et tous, ils et elles cherchent un sens à leur vie, à se sortir d’une situation compliquée, à prendre une décision. Et toutes ces personnes vont trouver un bel élan suite à la rencontre avec la mystérieuse bibliothécaire en train de faire des petits objets en feutrine au fond de la salle. Elle leur conseille toujours une liste de livres… et il y en a toujours un qui semble à côté de la plaque !

J’aimais beaucoup cette couverture avec des couleurs pastels et un chat posé sur une couverture, Noémie me l’a conseillé, j’ai failli l’acheter sur un coup de tête mais la raison a été la plus forte : je l’ai donc emprunté à la bibliothèque en m’armant de patience ! Je ne veux pas en dire trop, c’est une bulle de douceur, un vrai roman feel good comme je les apprécie régulièrement. Les histoires sont jolies sans être mièvres, on s’attache rapidement aux personnages et leurs problèmes, et c’est un roman qui fait du bien. Je me rends compte que j’aime beaucoup lire des romans de ce goût là de temps en temps, ça redonne une envie de lecture et de tendresse ! L’idée qu’un livre peut changer ou aider la vie est sympa et m’a touchée. 

Sachez que l’autrice en a écrit un autre qui s’appelle un Jeudi saveur chocolat, qui me donne bien envie aussi. Je vous dis si je le croque prochainement 😉

Je vous le recommande si vous ne savez pas trop où aller, si vous auriez bien envie d’avoir un petit coup de pouce pour prendre une décision, si vous avez l’impression d’être à un tournant, bref, avis à tous et toutes les indécises, je pense que ce roman est fait pour vous ! Bonus : il se passe dans une bibliothèque, et en ce moment, ça me parle bien 😉

Livre chroniqué : La bibliothèque des rêves secrets, de Michoko Aoyama, éditions Nami, 2022/ éditions J’ai Lu 2023

Musique du générique :

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Musique d’ambiance pour la lecture :

Titre: Dech, de Alan, disponible ici : https://election.ziklibrenbib.fr/portfolio/alen/

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Episode 49 – Nager entre femmes dans un lac au Canada avec Le lac magique de Yaël Cojot-Goldberg

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Le lac magique, un récit de Yaël Cojot-Goldberg.

Dans ce livre, l’autrice se livre sur son expérience près d’un lac au Canada où seules les femmes ont le droit d’aller ce matin. Invitée par la propriétaire de la maison qu’elle loue avec sa famille, elle se met donc à participer à ce rituel dans un groupe de femmes… et à oser et affronter ses appréhensions.

C’est un récit touchant, qui parle de plusieurs sujets : la famille y a une place centrale – elle évoque notamment ses parents et sa mère particulièrement, son rapport à ses enfants -, ainsi que la judéité et le poids d’un traumatisme passé d’une génération à une autre, son rapport à la féminité, ses crises d’angoisse… C’est une véritable ode à la liberté et à la nage aussi, ce qui, vous devez le savoir maintenant, ne m’a pas laissé indifférente vu que j’adore nager. C’est un livre qui donne envie de se reposer en faisant la planche dans un lac isolé, et laisser le calme nous envahir.

J’ai adoré ce récit et l’écriture de Yaël Cojot-Goldberg. J’ai trouvé ce livre court, facile à lire, mais profond et sensible également. On voit progressivement la narratrice se libérer des injonctions et des contraintes qu’elle a pu se mettre à elle même, s’accepter davantage en s’intégrant à ce groupe de femmes qui se baignent nues, tout en slalomant dans sa mémoire et rencontrant des personnages féminins. Elle se décrit volontiers comme très peureuse et craintive et dans ce bout d’auto-fiction la lectrice peut voir d’où vient cette peur et comment elle peut prendre moins de place. C’est un texte qui parle aussi de la façon dont on se perçoit et dont on perçoit les autres. Ce n’est pas un voyage au Québec qui est raconté mais plutôt un voyage introspectif qui passe par la nage en non-mixité dans un lac. C’est un livre calme et sensible, qui vous donnera un espace d’air frais dans un quotidien qui peut être oppressant.

Je vous recommande Le lac magique si vous aimez nager et que l’idée d’un rituel secret entre femmes de tous les âges dans un espace naturel caché vous donne envie.

Livre chroniqué : Le lac magique, Yaël Cojot-Goldberg, Seuil, 2022

Musique du générique :

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Musique d’ambiance pour la lecture :

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https://lasonotheque.org/, qui propose des sons et bruitages libres de droit, merci !

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Episode 46 – Travailler dans un centre de dépistage à la frontière italienne avec “Des vies orageuses” de Mathilde Gal et le collectif Tcholeyi

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Des vies orageuses, un roman écrit par Mathilde Gal et le collectif Tcholeiy aux éditions Le monde à l’envers.

L’histoire, c’est celle de deux personnes que le hasard fait se rencontrer. C’est celle de Sarah, jeune médecin qui commence un nouveau travail dans un centre de dépistage dans la région de Briançon, pas loin de la frontière avec l’Italie. Elle imagine un travail pépère qui lui permettra de faire la fête. Or, c’est étrange, beaucoup de personnes semblent donner la même adresse… Sarah se rend compte que ce travail n’est pas si plan-plan que ça, et que le centre demande bien plus de compétences humaines que prévu. C’est dans ce contexte qu’elle rencontre Idrissa, le deuxième point de vue de ce roman. Il vient de Guinée. Tout juste arrivé en France, il raconte son histoire à rebours, de la France en passant par l’Italie, la Méditerranée et la Libye. C’est un roman qui parle d’immigration bien sûr, mais aussi de relations humaines, d’injustices, de procédure Dublin, de traumatismes, de militantisme et burn-out militant, de violences sexuelles, physiques et mentales, d’exploitation de la misère humaine et d’administration obtus, entre autres. 

J’ai adoré ce roman, et je suis d’autant plus contente d’avoir eu un coup de coeur que je connais Mathilde et une des personnes du collectif Tcholeiy . Coucou à vous, Mathilde et Cécile si vous passez par là ! Et merci à Marion, du podcast la Page sensible, de m’avoir conseillé et prêté ce beau roman. D’ailleurs, si vous voulez avoir les coulisses de ce roman, je vous recommande l’épisode où Marion interviewe Mathilde qui raconte comment est né cet objet collectif. Le lien de cet épisode est : https://www.marionjoceran.fr/ecriture-collective-et-militante-sur-lexil-mathilde-gal/

Ce roman, il est poignant, il est drôle par moment, touchant souvent, il remue, il ne peut pas laisser indifférent. Les deux voix d’Idrissa et Sarah sont différentes, marquées, un homme noir immigré d’un côté et une femme blanche de l’autre, et ces deux voix racontent des histoires, pas uniquement les leurs mais celles de multiples « vies orageuses ». Le fait que ce soit beaucoup d’anecdotes réelles ou inspirées de faits réels fait froid dans le dos. Je trouve que c’est un roman essentiel, à mettre entre toutes les mains, pour voir à l’oeuvre le racisme souvent discret, fait de petites remarques, lorsqu’il est question du thème de l’immigration. C’est un livre qui permet de changer de regard sur l’immigration, l’exil et de permettre la compréhension des difficultés rencontrées par les personnes sans papier. L’angle abordé, qui commence par la santé, est super juste et donne une dimension souvent oubliée de l’exil. Le point de vue de Sarah permet à la lectrice ou au lecteur de voir l’évolution de ses idées reçues, son implication de plus en plus importante dans ces problématiques complexes, qui sont non seulement dans son domaine d’action principale, la médecine mais concernent aussi le logement, la nourriture, l’accès aux services publics etc. On ressort de cette lecture ébranlé, révolté par des histoires d’injustices et gonflé d’espoir quand même. C’est ça, la grande puissance de ce livre : de permettre de voir des facettes différentes d’une même situation, et de ne pas « juste » plomber l’ambiance, mais donner des pistes.

Je vous recommande ce livre si vous voulez partir à la rencontre de deux protagonistes différents et passionnants, lire une écriture à plusieurs mains, et chambouler vos préjugés sur la question de l’immigration et de l’accueil des migrants en France et en Europe.

Livre chroniqué : Des vies orageuses, de Mathilde Gal et le collectif Tcholeyi, aux éditions Monde à l’envers, 2023

Pour aller plus loin :

http://www.lemondealenvers.lautre.net/livres/des_vies_orageuses.html

https://www.marionjoceran.fr/ecriture-collective-et-militante-sur-lexil-mathilde-gal/

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Musique d’ambiance pour la lecture :Musique d’ambiance pour la lecture : Travels de Marie Wilhelmine Anders

https://ziklibrenbib.fr/chronique/2023/05/travels/

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Episode 43 – Relier des livres et mener l’enquête avec La relieuse du gué d’ Anne Delaflotte Mehdevi

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque c’est La relieuse du gué de ANNA DELAFLOTTE MEHDEVI. Merci à Noémie @dame_oiselle.de.papier pour sa recommandation avisée et le prêt du livre !

Marguerite est une jeune relieuse qui officie dans un petit village de Dordogne. Sa vie est paisible, et elle profite d’une matinée calme et pluvieuse pour ranger son atelier. C’est à ce moment qu’un homme entre dans sa boutique avec un livre à faire relier de toute urgence. Sans donner son nom, l’homme dépose le livre et disparaît. C’est inhabituel : normalement, Marguerite ne lit pas les livres déposés par ses clients mais là, sa curiosité est piquée. S’ensuit une enquête pour découvrir « qui est cet homme » et « qu’est-ce que ce livre ? ». La relieuse sera accompagnée par les artisans de sa rue, qui lui donneront chacun un coup de main à leur manière.

J’ai trouvé ce roman calme et reposant. L’ambiance est réussie et j’ai apprécié les détails du travail de relieuse. Les personnages sont marquants, et c’est une galerie bigarrée qui se révèle progressivement au cours du roman. Marguerite est plutôt attachante dans son envie de comprendre et de rassembler les pièces du puzzle. On comprend que relieuse est une reconversion professionnelle après une vie parisienne chargée et je trouve que son envie de se faire sa place dans cette campagne, que tout se passe bien, est bien retranscrite.

Je vous le recommande si vous vous posez des questions sur le travail de relieur et si vous cherchez une enquête calme qui vous emmène dans les recoins de la Dordogne. C’est un bon roman d’été, à l’écriture douce, et il y a un deuxième tome que j’ai hâte de découvrir.

Vous avez lu ce livre ou vous avez envie de le lire ?

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Livre chroniqué : La relieuse du gué, d’Anne Delaflotte Mehdevi, éditions Acte Sud, 2013

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture/ Bruitages récoltés sur

https://lasonotheque.org/detail-0229-clavier-d-ordinateur.html

https://lasonotheque.org/detail-0740-pluie-et-orage-2.html

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Episode 41 – Traquer un tueur en série en adoptant le point de vue des victimes, avec Ces femmes-là d’Ivy Pochoda

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Ces femmes-là, un thriller écrit par Ivy Pochoda.

L’histoire, c’est celle d’une série de meurtre, une première fois en 1999 puis de nouveau en 2014. Même mode opératoire, même population ciblée : les femmes qui travaillent dans la rue, les danseuses, les prostituées, surtout les femmes noires, métisses ou latinas. Celles qui font le trottoir, s’habillent de vêtements courts et moulants, qui sont des putes ou ont l’air de pute selon les personnes qui passent devant. Est-ce que c’est le même tueur ? Un tueur en série ? Pourquoi ? Pourquoi cette pause de 15 ans ? On suit la mère d’une victime de 1999, une inspectrice moquée par sa hiérarchie, une jeune femme qui se pose des questions sur son travail de serveuse dans une discothèque, une photographe qui cherche à donner de la vie à ses photos, une femme qui a survécu en 1999 mais en garde des séquelles. Des femmes laissées pour compte qui ne comptent vraiment pour personnes, qui restent des proies, souvent, qui ne sont pas crues car traumatisées, paranoïaques, droguées, prostituées. Plusieurs femmes, qui parlent chacune de leur histoire, de leurs croyances, de leur peur, de leur impuissance.

Ces femmes-là, c’est un thriller féministe, un roman choral, une critique de la société étatsunienne. Plusieurs narratrices racontent leur histoire et nous font avancer dans celle du roman : ces voix, elles disent l’indignation, la rage, la précarité, l’addiction, la violence, le déni, l’injustice, la résignation, les moqueries, les moments de solidarité aussi.

C’est un roman haletant et choquant, violent par moment, percutant toujours grâce à la langue crue de beaucoup de personnages et leur réalité à toutes. Le fait que ce polar avance dans son intrigue avec le point de vue des victimes ou futures victimes et des dommages collatéraux sur leurs familles est assez original et m’a plu. Je vous le recommande si vous voulez rôder dans les quartiers pauvres de Los Angeles avec le lieutenant Perry et prouver qu’il y a un lien entre les meurtres de 2014 et ceux de 1999. Pour cela, il faudra vous plonger dans ce thriller sociologique haletant.

Vous avez lu ce livre ? Vous lisez souvent des thrillers ? Si oui, que me conseillez vous ? C’est la première fois que je parle d’un thriller, j’espère que ça vous a plu !

Merci pour votre écoute

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Livre chroniqué :

Ces femmes-là, Ivy Pochoda, Editions Globe, 2023

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture : Bruitages et sons trouvés sur : https://lasonotheque.org/search?q=hopital/

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Episode 38 – S’intégrer à tout prix dans Pour que je m’aime encore, de Maryam Madjidi

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Pour que je m’aime encore, un roman autobiographique de Maryam Madjidi.

L’histoire, c’est celle d’une adolescente iranienne qui vit en France et qui a une envie, viscérale, qui constitue le fil rouge du roman : s’intégrer. Que ce soit physiquement, en correspondant aux critères de beauté, ou par les références culturelles en passant par les marques appréciées par ses camarades autour d’elle, ou encore en intégrant ce qui est considéré comme l’élite : les classes prépa. Bref, l’intégration a de multiples facettes C’est un roman construit par saynettes, qui aborde chacune un sujet, comme d’innombrables photographies d’un moment et d’une émotion. Ce livre, déjà, il est très drôle. J’ai adoré le ton de l’autrice, qui parle avec beaucoup d’autodérision et de tendresse de la catastrophe ressentie qu’est son mono-sourcil, des échecs face aux tentatives d’occidentaliser ses cheveux, et autres épisodes savoureux. J’ai franchement ri face au franc parler de la narratrice, avec son langage adolescent et ce qui est vécu comme des catastrophes insurmontables sur le moment. Ce portrait d’adolescente qui a soif de vivre est dressé avec humour et aussi beaucoup de tendresse et ça m’a plu.
Sous ces piques envers l’ado, il y a aussi ses déceptions et ses espoirs. C’est ce qui m’a touché.

Maryam Madjidi conjugue à cette fresque, une critique acide et acerbe de l’Education nationale et du fameux ascenceur social en France. En parlant des ZEP, des professeurs haut en couleur, des quotas mais aussi de la difficulté à s’intégrer parmi “l’élite” de l’hypokhâge au lycée Fénélon à Paris, elle aborde avec pudeur les espoirs déçus d’une adolescente pour qui traverser le périph était synonyme de normalité. La narratrice ne donne pas de leçon. Elle dit seulement ce qui se passe.

Si je vous recommande ce livre pour sa plume fluide et les atermoiements comiques d’adolescente (parce que c’est ce qui moi m’a touché et m’a marqué), sachez qu’il est plus profond que ça ! Je vous recommande ce roman si vous aimez les narratrices adolescentes drôles et attachantes, et si vous voulez un livre à la fois bien écrit et découvrir un récit d’apprentissage, qui raconte la scolarité, les initiations culturelles, amoureuses, sexuelles d’une ado qui vit à Drancy et rêve de s’évader.

Livre chroniqué :

Pour que je m’aime encore, de Maryam Madjidi, Points, 2022

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance : Pas libre de droit cette fois-ci !

Céline Dion, Pour que tu m’aimes encore

(parce que c’était trop drôle comme scène pour ne pas la mettre !)

Contact :

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Mail : lacroqueusedelivres@gresille.org

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A très vite, pour découvrir un nouveau livre à croquer… ou à dévorer !

Episode 37 – Christian nous présente un amoureux des livres qui pourtant les détruit avec Le liseur du 6h27 de Jean-Paul Didierlaurent

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque,… on le croque avec Christian, mon premier invité, qui vous présente Le liseur du 6h27 de Jean-Paul Didierlaurent. L’exercice n’est pas évident ! Merci à lui pour cette chronique.

Si vous avez été intrigué par la présentation mystérieuse de mon invité sur Le liseur du 6h27, n’hésitez plus !

C’est une histoire de livres et de RER, une histoire d’amour, enquête pleine de suspens, avec ses personnages haut en couleur qui gravitent autour d’un protagoniste attachant et plein de contradiction car il adore les livres mais a pour travail de les détruire, car il travaille au pillon ! Le jour où il découvre une clé USB contenant les textes d’une inconnue, sa vie change du tout au tout : il se met à chercher sa propriétaire, dont il tombe progressivement amoureux à travers ses mots.

Peut-on avoir l’impression de connaître quelqu’un grâce à ses textes ? Et tomber amoureux ?

Un joli livre, poétique et prenant.

J’avais beaucoup aimé ma lecture, et Christian aussi ! Un conseil de lecture pour accompagner vos trajets quotidiens !

***

Vous avez lu Le liseur du 6h27 ? Vous avez aimé ? Vous voulez donner votre avis ou être invité, vous aussi, sur le podcast ? Ou encore complimenter Christian pour sa première chronique sur le podcast ? J’ai hâte de vous écouter parler de vos coups de coeur !

Livre chroniqué

Le livreur du 6h27, Jean-Paul Didierlaurent, Gallimard/Folio, 2015

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance :

https://lasonotheque.org/detail-0090-metropolitain-paris.html

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