Episode 46 – Travailler dans un centre de dépistage à la frontière italienne avec “Des vies orageuses” de Mathilde Gal et le collectif Tcholeyi

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Des vies orageuses, un roman écrit par Mathilde Gal et le collectif Tcholeiy aux éditions Le monde à l’envers.

L’histoire, c’est celle de deux personnes que le hasard fait se rencontrer. C’est celle de Sarah, jeune médecin qui commence un nouveau travail dans un centre de dépistage dans la région de Briançon, pas loin de la frontière avec l’Italie. Elle imagine un travail pépère qui lui permettra de faire la fête. Or, c’est étrange, beaucoup de personnes semblent donner la même adresse… Sarah se rend compte que ce travail n’est pas si plan-plan que ça, et que le centre demande bien plus de compétences humaines que prévu. C’est dans ce contexte qu’elle rencontre Idrissa, le deuxième point de vue de ce roman. Il vient de Guinée. Tout juste arrivé en France, il raconte son histoire à rebours, de la France en passant par l’Italie, la Méditerranée et la Libye. C’est un roman qui parle d’immigration bien sûr, mais aussi de relations humaines, d’injustices, de procédure Dublin, de traumatismes, de militantisme et burn-out militant, de violences sexuelles, physiques et mentales, d’exploitation de la misère humaine et d’administration obtus, entre autres. 

J’ai adoré ce roman, et je suis d’autant plus contente d’avoir eu un coup de coeur que je connais Mathilde et une des personnes du collectif Tcholeiy . Coucou à vous, Mathilde et Cécile si vous passez par là ! Et merci à Marion, du podcast la Page sensible, de m’avoir conseillé et prêté ce beau roman. D’ailleurs, si vous voulez avoir les coulisses de ce roman, je vous recommande l’épisode où Marion interviewe Mathilde qui raconte comment est né cet objet collectif. Le lien de cet épisode est : https://www.marionjoceran.fr/ecriture-collective-et-militante-sur-lexil-mathilde-gal/

Ce roman, il est poignant, il est drôle par moment, touchant souvent, il remue, il ne peut pas laisser indifférent. Les deux voix d’Idrissa et Sarah sont différentes, marquées, un homme noir immigré d’un côté et une femme blanche de l’autre, et ces deux voix racontent des histoires, pas uniquement les leurs mais celles de multiples « vies orageuses ». Le fait que ce soit beaucoup d’anecdotes réelles ou inspirées de faits réels fait froid dans le dos. Je trouve que c’est un roman essentiel, à mettre entre toutes les mains, pour voir à l’oeuvre le racisme souvent discret, fait de petites remarques, lorsqu’il est question du thème de l’immigration. C’est un livre qui permet de changer de regard sur l’immigration, l’exil et de permettre la compréhension des difficultés rencontrées par les personnes sans papier. L’angle abordé, qui commence par la santé, est super juste et donne une dimension souvent oubliée de l’exil. Le point de vue de Sarah permet à la lectrice ou au lecteur de voir l’évolution de ses idées reçues, son implication de plus en plus importante dans ces problématiques complexes, qui sont non seulement dans son domaine d’action principale, la médecine mais concernent aussi le logement, la nourriture, l’accès aux services publics etc. On ressort de cette lecture ébranlé, révolté par des histoires d’injustices et gonflé d’espoir quand même. C’est ça, la grande puissance de ce livre : de permettre de voir des facettes différentes d’une même situation, et de ne pas « juste » plomber l’ambiance, mais donner des pistes.

Je vous recommande ce livre si vous voulez partir à la rencontre de deux protagonistes différents et passionnants, lire une écriture à plusieurs mains, et chambouler vos préjugés sur la question de l’immigration et de l’accueil des migrants en France et en Europe.

Livre chroniqué : Des vies orageuses, de Mathilde Gal et le collectif Tcholeyi, aux éditions Monde à l’envers, 2023

Pour aller plus loin :

http://www.lemondealenvers.lautre.net/livres/des_vies_orageuses.html

https://www.marionjoceran.fr/ecriture-collective-et-militante-sur-lexil-mathilde-gal/

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture :Musique d’ambiance pour la lecture : Travels de Marie Wilhelmine Anders

https://ziklibrenbib.fr/chronique/2023/05/travels/

CC-BY-NC-ND 3.0

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Episode 38 – S’intégrer à tout prix dans Pour que je m’aime encore, de Maryam Madjidi

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Pour que je m’aime encore, un roman autobiographique de Maryam Madjidi.

L’histoire, c’est celle d’une adolescente iranienne qui vit en France et qui a une envie, viscérale, qui constitue le fil rouge du roman : s’intégrer. Que ce soit physiquement, en correspondant aux critères de beauté, ou par les références culturelles en passant par les marques appréciées par ses camarades autour d’elle, ou encore en intégrant ce qui est considéré comme l’élite : les classes prépa. Bref, l’intégration a de multiples facettes C’est un roman construit par saynettes, qui aborde chacune un sujet, comme d’innombrables photographies d’un moment et d’une émotion. Ce livre, déjà, il est très drôle. J’ai adoré le ton de l’autrice, qui parle avec beaucoup d’autodérision et de tendresse de la catastrophe ressentie qu’est son mono-sourcil, des échecs face aux tentatives d’occidentaliser ses cheveux, et autres épisodes savoureux. J’ai franchement ri face au franc parler de la narratrice, avec son langage adolescent et ce qui est vécu comme des catastrophes insurmontables sur le moment. Ce portrait d’adolescente qui a soif de vivre est dressé avec humour et aussi beaucoup de tendresse et ça m’a plu.
Sous ces piques envers l’ado, il y a aussi ses déceptions et ses espoirs. C’est ce qui m’a touché.

Maryam Madjidi conjugue à cette fresque, une critique acide et acerbe de l’Education nationale et du fameux ascenceur social en France. En parlant des ZEP, des professeurs haut en couleur, des quotas mais aussi de la difficulté à s’intégrer parmi “l’élite” de l’hypokhâge au lycée Fénélon à Paris, elle aborde avec pudeur les espoirs déçus d’une adolescente pour qui traverser le périph était synonyme de normalité. La narratrice ne donne pas de leçon. Elle dit seulement ce qui se passe.

Si je vous recommande ce livre pour sa plume fluide et les atermoiements comiques d’adolescente (parce que c’est ce qui moi m’a touché et m’a marqué), sachez qu’il est plus profond que ça ! Je vous recommande ce roman si vous aimez les narratrices adolescentes drôles et attachantes, et si vous voulez un livre à la fois bien écrit et découvrir un récit d’apprentissage, qui raconte la scolarité, les initiations culturelles, amoureuses, sexuelles d’une ado qui vit à Drancy et rêve de s’évader.

Livre chroniqué :

Pour que je m’aime encore, de Maryam Madjidi, Points, 2022

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance : Pas libre de droit cette fois-ci !

Céline Dion, Pour que tu m’aimes encore

(parce que c’était trop drôle comme scène pour ne pas la mettre !)

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Episode 24 – Décortiquer son arbre généalogique avec Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, de Maria Larrea

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque c’est Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, un roman autobiographique de Maria Larrea. Je vous ai lu le prologue.


J’ai pu enregistrer cet épisode en fin de « voix cassée » : j’espère que ce n’est pas trop dérangeant !


L’histoire commence par deux naissances et deux abandons en Espagne : c’est l’enfance des parents de la narratrice. Puis une troisième histoire s’entremêle aux autres : l’enfance de la narratrice, Maria, fille d’immigrés espagnols qui est née et a grandi à Paris. Le roman se construit en aller-retour entre Paris, Bilbao, entre le présent et la période de Franco. C’est un roman familial mais aussi historique, ou en tout cas qui traite de questions historiques.


Ce premier roman n’est pas très long et je l’ai dévoré, je vous laisse donc vous plonger dans l’univers de Maria Larrea, qui est tragi-comique et intime tout à la fois. Les gens de Bilbao naissent où ils veulent est un livre touchant, qui m’a marqué et m’a ému, m’a fait sourire parfois : il faut dire que les parents de Maria ne sont pas épargnés dans les descriptions qu’en fait la narratrice et que cela peut être mordant ! C’est un premier roman qui mélange bien ces histoires familiales différentes et on s’attache aux personnages malgré tout, grâce à une écriture haute en couleur qui m’a séduite. L’immigration et l’attachement aux origines sont des thèmes bien amenés dans ce joli premier roman.


Je vous recommande le roman Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, de Maria Larrea, si vous aimez tirer sur le fil des origines et que les arbres généalogiques vous ont toujours paru fascinants. Vous avez lu ce roman ? Il vous a plu ?
J’ai lu ce livre car il était dans la sélection du #PDLGrenoble2023 et je n’ai pas été déçue. Il évoque des thématiques similaires à celles évoquées par Polina Panassenko dans Tenir sa langue. N’hésitez pas à regarder les anciens épisodes du podcast pour découvrir ou redécouvrir des livres déjà croqués. J’ai notamment fait une sélection PDLGrenoble 2023 si ce thème vous intéresse.
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Je vous dis à très vite pour découvrir un nouveau livre à croquer… ou à dévorer !


Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musiques d’ambiance pour l’extrait lu (des bruitages) :

(boîte à musique)


https://www.youtube.com/watch?v=cxIMoMgp0sw

(clap)


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Episode 7 – “Tenir sa langue” et trouver l’équilibre après l’exil – Polina Panassenko

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est le récit de Polina Panassenko, Tenir sa langue qui parle d’identité et d’exil par le prisme de la langue. Un témoignage qui alterne entre bataille judiciaire pour récupérer son prénom d’une part et souvenirs d’enfance entre France et ex-URSS d’autre part. La langue semble au coeur de beaucoup de questionnements et de difficultés, et il faut tenir sa langue, le russe, en apprenant le français, sans mélanger les 2 !


Un court récit, drôle et touchant, qui se croque avec plaisir.


>!< Version 2 avec erreurs corrigées, merci de me l’avoir fait remarqué >!<

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Livre chroniqué : Tenir sa langue, Polina Panassenko, Editions de l’olivier, 2022


Ce livre m’a été conseillé par la librairie Mazette ! située à Mazères en Ariège. Merci à Lucile et Anna !


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Vous avez aimé ? Vous avez envie de partager ce que vous pensez de ce roman ? Vous n’êtes pas du tout d’accord avec moi ? Vous voulez me recommander quelque chose ? Pour me contacter, n’hésitez pas à m’envoyer un mail à lacroqueusedelivres@gresille.org

Vos retours me sont précieux et n’hésitez pas à me donner vos recommandations de lecture par la même occasion !

A très vite,

Eléonore

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Musique du générique – Credits:

Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique de lecture : Musique proposée par La Musique Libre : La grande table – Delnica : https://youtu.be/9MSIEQlIEQY La grande table : https://soundcloud.com/la-grande-table

Episode 3 – Accueillir un enfant handicapé dans sa famille avec S’adapter de Clara Dupont-Monod

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Aujourd’hui, on croque S’adapter, le dernier roman de Clara Dupont-Monod, un joli et court roman qui raconte de manière originale l’arrivée d’un enfant en situation de handicap dans une famille. J’ai oublié de préciser que la façon dont l’autrice parle du rapport à la nature est très poétique également, mais avis aux amatrices et amateurs de montagne sauvage, allez y !

Vous avez aimé ? Vous avez envie de partager ce que vous pensez de ce roman ? Vous n’êtes pas du tout d’accord avec moi ? Pour me contacter, n’hésitez pas à m’envoyer un mail à lacroqueusedelivres@gresille.org

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A très vite,

Eléonore

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Livre chroniqué : S’adapter, de Clara Dupont-Monod, éditions Le livre de poche (2022)

 

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Musique d’ambiance : Musique fournie par MLD. Lien vidéo: https://youtu.be/f0-3tsoHrQQ

Musique du générique – Credits:

Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King