Episode 67 – Se faire siffler dans la rue, avec Toutes les filles en jaune de Florence Hinckel

Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est le roman Toutes des filles en jaune de Florence Hinckel

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Tout commence sur une place. Il fait chaud et une femme traverse la place. Un homme la siffle. Elle sourit et continue comme si de rien était, il l’interpelle, elle lui répond « Lâche moi connard ». Là dessus, l’homme s’approche d’elle, la gifle. Elle tombe, il y a du sang. L’homme part. La jeune fille part. C’est le point de départ. Tout découle de là, de cet évènement. On suit la femme qui a été frappée, mais également une professeure d’anglais de 55 ans qui a tout vu et tout filmé depuis sa fenêtre, un homme de 20 ans qui n’est pas très clair sur comment se comporter avec les femmes, et une pré-adolescente de 12 ans qui s’en veut de ne pas être intervenue.

Ce roman est impressionnant, de part la thématique abordée et par la façon d’en parler. J’ai beaucoup aimé le style, les chapitres, courts et l’alternance de personnages. La construction du roman m’a plu, elle permet de voir la honte, la culpabilité, les questionnements de la femme en jaune, mais aussi de personne extérieure à la scène qui n’ont pas toutes le même avis. Après tout, elle a répondu violemment… mais est-ce une raison de la frapper ? N’a-t-elle pas provoqué cet homme ? Pourquoi l’a-t-il sifflé au début ? Sa tenue explique-t-elle la gifle ? Ce roman évoque aussi les réseaux sociaux, les sphères masculinistes, la question de l’anonymat sur Internet et le cyberharcèlement. Il interroge sur comment s’approprier son corps, comment construire des modèles féminins, et de l’impact des traumatismes différents sur nos quotidiens. C’est un livre bien construit, bien écrit et qui nous tient en haleine avec ces portraits de personnages qui se sont croisés et sont liés sans le savoir par un même évènement. Le fait que les personnages ne soient pas engagés au début du roman est un vrai plus selon moi : c’est un roman qui peut parler à des personnes sensibles à la question des violences faites aux femmes et au harcèlement de rue, mais également à certaines qui sont peut-être moins au clair sur les enjeux et les conséquences du harcèlement de rue : peut-être que ce roman peut vous permettre de réfléchir sur cette question ! De mon côté, j’ai adoré ce roman résolument engagé et féministe, qui n’a pas un ton moralisateur pour autant.

Je vous recommande Toutes les filles en jaune de Florence Hinckel si vous voulez lire un roman féministe, empouvoirant, pour les ados et pour les plus grandes (et les plus grands)

J’ai lu ce livre dans le cadre d’un partenariat non rémunéré avec le Printemps du livre de Grenoble 2024 : ce festival a lieu du 3 au 7 avril 2024 dans les différentes bibliothèques de Grenoble. Pour vous plonger dans l’ambiance du Printemps du livre, sachez que les hirondelles du Printemps se posent dans diverses structures, bibliothèques, commerces à partir du 19 mars et jusqu’au 3 avril. Le programme est en description Si vous voulez rencontrer Florence Hinckel, l’autrice du roman dont je vous ai parlé, c’est possible dès le mercredi 3 avril à 18h (j’y serais !). Une lecture avec l’autrice est organisée le samedi 6/04 à 14h au musée de Grenoble et vous pouvez la retrouver en binôme avec Rachel Corenblit à l’auditorium du musée le dimanche 7 avril à 14h30 . Et si vous voulez faire dédicacer et rencontrer les auteurs et autrices en tête à tête, notez dans vos agendas la soirée librairie-dédicace organisée le samedi 6/04 à 19h à la bibliothèque d’étude et du patrimoine de Grenoble.

Toutes les informations/le programme et les réseaux sociaux pour le Printemps du livre 2024 à Grenoble sont ici : Blog

Livre chroniqué : Toutes les filles en jaune, Florence Hinckel, Fayard 2023

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture :

https://pixabay.com/fr/sound-effects/long-whistle-1-107114/
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Episode 41 – Traquer un tueur en série en adoptant le point de vue des victimes, avec Ces femmes-là d’Ivy Pochoda

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est Ces femmes-là, un thriller écrit par Ivy Pochoda.

L’histoire, c’est celle d’une série de meurtre, une première fois en 1999 puis de nouveau en 2014. Même mode opératoire, même population ciblée : les femmes qui travaillent dans la rue, les danseuses, les prostituées, surtout les femmes noires, métisses ou latinas. Celles qui font le trottoir, s’habillent de vêtements courts et moulants, qui sont des putes ou ont l’air de pute selon les personnes qui passent devant. Est-ce que c’est le même tueur ? Un tueur en série ? Pourquoi ? Pourquoi cette pause de 15 ans ? On suit la mère d’une victime de 1999, une inspectrice moquée par sa hiérarchie, une jeune femme qui se pose des questions sur son travail de serveuse dans une discothèque, une photographe qui cherche à donner de la vie à ses photos, une femme qui a survécu en 1999 mais en garde des séquelles. Des femmes laissées pour compte qui ne comptent vraiment pour personnes, qui restent des proies, souvent, qui ne sont pas crues car traumatisées, paranoïaques, droguées, prostituées. Plusieurs femmes, qui parlent chacune de leur histoire, de leurs croyances, de leur peur, de leur impuissance.

Ces femmes-là, c’est un thriller féministe, un roman choral, une critique de la société étatsunienne. Plusieurs narratrices racontent leur histoire et nous font avancer dans celle du roman : ces voix, elles disent l’indignation, la rage, la précarité, l’addiction, la violence, le déni, l’injustice, la résignation, les moqueries, les moments de solidarité aussi.

C’est un roman haletant et choquant, violent par moment, percutant toujours grâce à la langue crue de beaucoup de personnages et leur réalité à toutes. Le fait que ce polar avance dans son intrigue avec le point de vue des victimes ou futures victimes et des dommages collatéraux sur leurs familles est assez original et m’a plu. Je vous le recommande si vous voulez rôder dans les quartiers pauvres de Los Angeles avec le lieutenant Perry et prouver qu’il y a un lien entre les meurtres de 2014 et ceux de 1999. Pour cela, il faudra vous plonger dans ce thriller sociologique haletant.

Vous avez lu ce livre ? Vous lisez souvent des thrillers ? Si oui, que me conseillez vous ? C’est la première fois que je parle d’un thriller, j’espère que ça vous a plu !

Merci pour votre écoute

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Livre chroniqué :

Ces femmes-là, Ivy Pochoda, Editions Globe, 2023

Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musique d’ambiance pour la lecture : Bruitages et sons trouvés sur : https://lasonotheque.org/search?q=hopital/

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Episode 23 – Construire des imaginaires afro-féministes avec Nos jours brûlés de Laura Nsafou

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Aujourd’hui, le livre qu’on croque, c’est un roman young-adult afro-futuriste, Nos jours brûlés, le tome 1 d’une trilogie de Laura Nsafou.

Un roman qui se situe en 2049 et parle de Soleil qui ne réapparaît pas, de Grande Nuit, d’Eclaireur et d’une quête autour d’une cité perdue. Un livre à l’ambiance envoûtante, avec une héroïne attachante et combative.

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Vous avez lu Nos jours brûlés ou d’autres livres de Laura Nsafou ?

Vous avez aimé et vous aussi cette histoire de Grande Nuit vous angoisse d’avance ? Vous avez lu d’autres livres afro-futuristes ?


De mon côté, j’ai lu plusieurs romans de Rivers Solomon, notamment L’incivilité des fantômes, qui est de la science fiction assez “classique” dans son histoire de base : on se retrouve sur un vaisseau spatial où se trouvent les derniers humains, qui ont fui le désastre qui a lieu sur Terre. Il y a plusieurs étages qui correspondent à plusieurs strates sociales, le racisme, le classisme et la violence en général se retrouvent sur ce huit-clos spatial. C’est un roman qui prend aux tripes et qui m’a marqué. Je le conseille plutôt aux adultes.

Vous voulez partager votre avis ? N’hésitez pas, je suis joignable par mail à lacroqueusedelivres@gresille.org ou sur Instagram @lacroqueusdelivrespodcast tout attaché. Les informations sont dans la description de l’épisode.

A très vite, pour découvrir un nouveau livre à croquer… ou à dévorer !

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Livre chroniqué : Nos jours brûlés tome 1, Laura Nsafou, Editions Albin Michel, 2021

Livres mentionnés :


La fille aux mains magiques, de Nnedi Okorafor, Editions ActuSF, 2021

L’incivilité des fantômes, Rivers Solomon, Editions Aux forges du Volcain, 2021

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Musique du générique :

Credits: Not The King – Ice Tea – Royalty Free Vlog Music — Music By Not The King

Musiques d’ambiance pour l’extrait lu :

Musique Mystérieuse Libre de Droit : Ancient Rite – Kevin Macleod | Musique Libre de Droit : https://www.youtube.com/watch?v=jBCU4j44Q_8

Et

Musique Gratuite Africaine libre de droit africa music no copyright : https://www.youtube.com/watch?v=CNJ8Jr2SahE&list=PLVKuEw3EY8ju0F-0Hq32c-h3jCt785hej&index=2